Quand les gestes se répètent, que les pensées s’imposent… et que l’enfant s’épuise à "tenir" ce qu’il ne peut pas toujours dire.
Certains enfants, dès 8 ou 9 ans, manifestent des comportements répétitifs et rigides : vérifier plusieurs fois que la porte est bien fermée, éviter certaines couleurs, se laver les mains de manière excessive, ou réciter mentalement des phrases dans un ordre précis. Ces rituels obsessionnels, souvent liés aux TOC, traduisent une angoisse sous-jacente. Ils soulagent un instant, mais finissent par enfermer l’enfant.
La psychothérapie propose alors un espace structurant et contenant, pour transformer ces rituels en chemin de symbolisation et d’apaisement.
*Le prénom a été modifié pour préserver la confidentialité.
Thomas a 12 ans. Depuis plusieurs mois, ses parents observent chez lui des rituels envahissants : toucher trois fois chaque poignée de porte, aligner ses crayons, vérifier sans cesse ses chaussures.
Il sait que « c’est bizarre » et dit qu’il « ne peut pas s’en empêcher ». À l’école, sa concentration baisse. Son sommeil se trouble. Ses rituels le dominent. Nous engageons alors un accompagnement psychothérapeutique pour enfant souffrant de TOC.
La première séance commence toujours par un échange avec les parents, puis un temps avec l’enfant seul. Ce cadre offre un espace de sécurité psychique, sans jugement ni pathologisation hâtive.
Avec Thomas, j’écoute ce que ses gestes expriment :
« Si je ne touche pas trois fois la table, il arrivera quelque chose de mauvais à maman. »
La psychothérapie permet ici de prendre au sérieux l’angoisse tout en ouvrant un espace où elle peut être déposée et transformée.
Les supports symboliques (cartes Dixit, dessins, contes) ouvrent un langage intermédiaire, entre le jeu et la parole.
Avec une carte représentant une tempête au-dessus d’un bateau, Thomas dit :
« C’est mon cerveau. Le bateau, c’est moi. J’essaie de pas tomber. »Un autre jour, il choisit un pont en ruines :
« Si je rate un pas, tout s’écroule. »
Ces images mettent en lumière la structure de son angoisse (peur du désastre, épuisement du contrôle). Elles permettent de relier les gestes obsessionnels à un vécu émotionnel et symbolique.
La psychothérapie intègre aussi des pratiques corporelles simples :
Ces expériences ne cherchent pas à « supprimer le TOC », mais à restaurer un sentiment d’unité entre corps, émotions et pensée.
Peu à peu, Thomas formule autrement son vécu :
« J’ai un général dans la tête qui me dit quoi faire. Mais parfois, j’aimerais décider. »
C’est là que la psychothérapie pour enfant prend toute sa force : le rituel obsessionnel devient une porte d’entrée vers la parole et la subjectivation.
Les TOC chez l’enfant ne sont pas un « échec éducatif ». Votre présence ajustée est un levier essentiel.
Des temps réguliers de rencontre parents-thérapeute permettent de relier ce qui se vit en séance et à la maison.
L’objectif n’est pas de supprimer à tout prix le symptôme, mais d’ouvrir un chemin où l’enfant peut redevenir acteur de son vécu.
△ Si vous êtes parent d’un enfant confronté à des gestes obsessionnels, des pensées envahissantes ou une anxiété diffuse, je vous propose un premier échange. Ensemble, nous verrons si un accompagnement psychothérapeutique peut être ajusté à sa situation.
Pas nécessairement. Les gestes répétitifs peuvent parfois être liés à l’imaginaire ou à un besoin de sécurité transitoire. Cependant, quand ils deviennent rigides, envahissants, source d’angoisse ou d’épuisement, il est important de consulter. La psychothérapie permet d’évaluer la situation et de proposer un cadre adapté.
Si les rituels ou pensées envahissantes prennent trop de place dans son quotidien (école, sommeil, relations sociales), c’est un signal à prendre en compte. La psychothérapie offre un espace pour déposer ses angoisses, comprendre ce qui se joue, et retrouver des appuis internes plus apaisants.
Non. Les TOC ne sont pas le signe d’un échec éducatif. Ils traduisent une tentative, souvent inconsciente, de l’enfant pour contenir une angoisse difficile à dire. Votre rôle de parent est précieux : en soutenant, en écoutant et en étant présent, vous aidez l’enfant à se sentir accompagné dans ce processus.
La psychothérapie n’a pas pour objectif de supprimer les rituels par contrainte, mais de donner à l’enfant la possibilité de se penser autrement que par ses gestes. Elle l’aide à symboliser ses peurs, relier ses émotions et ses pensées, et retrouver une place de sujet.
Pour en savoir plus sur ma manière d’accompagner les plus jeunes, découvrez : La psychothérapie enfants et la psychothérapie de l’adolescent
Bien à vous,
Rachel... Sur les Chemins de VITRIOL