Comment je travaille avec la psychosomatique intégrative de Jean-Benjamin Stora

Dans ma pratique psychothérapeutique, je rencontre souvent ces douleurs sans cause médicale apparente, ces fatigues diffuses, ces symptômes qui résistent aux traitements habituels. Derrière ces manifestations, il y a parfois l'histoire d’un corps qui a tout absorbé. Dans une telle perspective, la psychosomatique intégrative devient une boussole précieuse.

△ Rectifier : Quand le langage du corps devient signal

La phase RECTIFIER des Chemins de VITRIOL est un moment de transformation. Le consultant y apprend à écouter ce qui s’est tu en lui, à entendre ce que son corps a dû porter quand l'appareil psychique ne le pouvait plus.

La psychosomatique intégrative, développée par Jean-Benjamin Stora, me permet d’accompagner cette transformation de manière fine et rigoureuse. Elle repose sur une idée fondamentale : le corps et la psyché forment une seule et même unité vivante, traversée par des excitations, des stress, des charges émotionnelles qui, si elles ne sont pas symbolisées, trouvent d'autres voies d'expression. Le symptôme somatique n’est pas un hasard : il est le dernier messager d’un excès non traité ailleurs.

Quand le symptôme n’est plus un symbole : l’échec de la symbolisation

Cette perspective est au cœur des travaux de l’École de Psychosomatique de Paris (Pierre Marty, Michel de M’Uzan, Christian David). Leur apport essentiel est de montrer que le corps somatise lorsqu’il n’a plus d’autre choix : quand l’appareil psychique ne parvient pas à symboliser.

Dans une structure dite névrotique, le psychisme répond au conflit par une élaboration symbolique :

  • Par le rêve, qui met en scène les tensions internes
  • Par le fantasme, qui permet de digérer les affects
  • Par le symptôme névrotique, qui traduit en langage chiffré une angoisse ou un interdit
  • Par des lapsus ou actes manqués, indices de l’inconscient qui cherche un chemin

Mais dans une organisation psychosomatique, cette capacité de symbolisation fait défaut. Le conflit n’est pas transformé en image ou en mot : il se décharge directement dans le corps.

La "pensée opératoire" : quand le psychisme s’appauvrit

Pierre Marty a donné un nom à ce fonctionnement mental appauvri : la pensée opératoire. Elle se caractérise par :

  1. Un discours froid, factuel, sans affect
  2. Une pauvreté de la vie imaginaire, avec des rêves mécaniques ou absents
  3. Une pensée anhistorique, sans lien entre passé, émotions et vécu
  4. Une parole blanche, dénuée de vibration affective, même face à un récit douloureux

Dans ce contexte, le symptôme n’est pas un symbole à interpréter. Il n’est pas porteur de sens caché. Il est la trace brute d’un excès que le psychisme n’a pas pu métaboliser.

Tableau comparatif

Caractéristique

Structure Névrotique

Structure Psychosomatique

Réponse au conflit                Symbolisation (rêve, symptôme psychique) Décharge somatique (maladie organique)
Pensée Riche, imagée, affective Factuelle, "blanche", pauvre en affects
Symptôme Symbole d’un conflit psychique Conséquence d’un échec de symbolisation
Relation à l’autre Investie, transférentielle Détachée, relation fonctionnelle

Ce que je propose dans l’espace de la séance

Face à cette complexité, je n’interprète pas immédiatement. Mon objectif n’est pas d'attribuer un sens au symptôme, mais d’aider le consultant à reconstruire sa capacité symbolique. Cela suppose un travail clinique patient et soutenant, qui peut prendre plusieurs formes :

Des entretiens cliniques rigoureux, où le symptôme est situé dans une histoire de vie
Un accueil du corps éprouvé, sans forçage interprétatif
Des outils de reliance corporelle (sophrologie, dessin, carnet de notes) pour retrouver une sensation de soi
Un tissage progressif entre le vécu, l’émotion et le récit, là où le lien était rompu
Un soutien au surgissement du rêve, de la parole affective, de l’image intérieure

Restaurer une parole symbolique

Le véritable enjeu n’est pas d’expliquer, mais de permettre à nouveau le lien. Lien entre un ressenti et une émotion. Entre un symptôme et une histoire. Entre un corps et une psyché.

C’est en ce sens que la psychosomatique intégrative me guide : elle relie l’approche psychanalytique de la symbolisation à une compréhension plus large des systèmes du vivant. Elle articule le discours du symptôme à celui des systèmes nerveux, immunitaire, et génétique. Et surtout, elle rappelle que le soin commence quand on ne sépare plus le langage du corps de celui de l’âme.

△ RECTIFIER : Une clinique de la transformation silencieuse

Les Chemins de VITRIOL m’invitent ici à rectifier, c’est-à-dire à rétablir un sens, une cohérence, là où le vécu s’était fragmenté. Avec la psychosomatique intégrative, ce n’est pas le symptôme que nous combattons, mais la coupure entre l’émotion et la conscience. Là où il n’y avait qu’une douleur sans mot, un silence du corps devenu cri, nous redonnons place au récit, à la représentation.

Et ce travail, lent, profond, humble, est déjà une manière de trouver le chemin.

Formée et certifiée par Jean-Benjamin Stora lui-même, je me suis engagée dès 2015 dans une formation approfondie à la psychosomatique intégrative (mémoire soutenu, certification, puis supervision longue et présentation de cas cliniques), afin d’ancrer solidement cette approche dans ma clinique psychothérapeutique.

Bien chaleureusement,

Rachel... Sur les Chemins de VITRIOL

 

Je suis Rachel Huber et je suis là pour vous aider
Quel que soit le chemin que vous empruntez, je suis ici pour vous guider à travers nos séances de sophrologie. Je vous propose une écoute attentive, une présence bienveillante et un soutien authentique, afin de vous aider à surmonter vos défis et à progresser avec confiance.

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Praticienne en psychothérapies, sophrologue, psychosomaticienne
Membre de l'équipe éditoriale de l'Espace Francophone Jungien
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